Liaison Marrakech - Chatuzange

Dimanche 28/02

 

Jour de la saint-Romain, le réveil retentit à 7h. La nuit fut courte encore une fois ! Nous allons prendre notre dernier petit-déjeuner « grand luxe » avant de quitter l’hôtel.

En sortant nous constatons que nous sommes dans les dix derniers équipages à partir aussi tard. En effet l’organisation nous avait bien conseillé de partir tôt en cas de soucis techniques. D’après eux, c’est au retour qu’il y a le plus de problèmes mécaniques. Et nous confirmons, nous doublons des dizaines de 4L sur la bande d’arrêt d’urgence, capot ouvert avec un véhicule de dépannage. C’est impressionnant. Croisons les doigts pour que la nôtre tienne jusqu’au bout.

 

Il y a 600 km pour rejoindre Tanger, et 3 ferry sont disponibles : 18h, 20h et 22h. Il nous faut à tout prix celui de 18h si nous voulons être présent dans nos services respectifs mardi matin à l’hôpital, comme promis… Hors nous partons dans les derniers ce qui n’est pas très malin de notre part mais nous voulions privilégier le sommeil.

Nous faisons la 1e partie de route tout seuls, la pluie nous accompagne et nous fiche un coup de blues énormissime. On réalise enfin que l’on ne croisera plus tous nos amis lyonnais, l’équipe de 31.22 Prod’ et tout un tas de 4L. Cela n’a plus la même saveur. Cela explique pourquoi nous n’avons quasiment aucune photo du retour.

 

A proximité de Casablanca, nous tombons sur deux équipages lyonnais arrêtés sur une aire alors qu’ils étaient partis 2h plus tôt que nous… Le bilan est sans appel : c’est le joint de culasse pour l’un d’eux. Ne pouvant rien faire de plus, nous les laissons derrière nous à contrecœur ! Ils resteront deux jours de plus à Casablanca en attendant de réparer et rentreront ensuite sans souci. Cela nous fiche encore plus le cafard et nous souhaitons à personne de finir le raid comme cela. Nous continuons alors la route avec l’équipage 101 : Alexis et Grégoire avec qui nous ferons tout le retour.

 

Dans le port d’embarquement à Tanger tout le monde se bat pour rentrer dans le 1e bateau dans un foutoir sans nom ! Or nous arrivons assez tard malgré avoir conduit sans pause majeure et doublé des dizaines de voitures. Nous échouons à une centaine de voitures pour ce premier ferry… Aie aie aie le retour prend du retard. Heureusement le deuxième bateau enchaine vite. Nous attendons sous la pluie.

Enfin la file avance au pas vers le ventre affamé du bateau. Brusquement, à 50m de l’entrée du ferry, la voiture cale et je n’arrive pas à la redémarrer. C’est le gros stress subitement. Pouvons-nous quand même embarquer une voiture ne démarrant plus ? Doit-on attendre le prochain ? C’est la catastrophe. J’ouvre le capot, regarde rapidement les points-clés de l’allumage. Rien, je ne trouve rien. Je pars en détresse chercher Alexis et Grégoire, tous les deux assez calés en mécanique mais idem pas de réponse ! Je démonte la tête de l’allumeur pour regarder les vis platinées. RAS ! Nous faisons bouchon et les gens râlent derrière car ils perdent des places au profit de la file d’à côté… Un marocain arrive et nous dit d’embarquer quand même en poussant la voiture… Ouf voilà une bonne nouvelle. Heureusement la route descend légèrement pour embarquer avant de remonter dans les cales du bateau. Je pousse de toutes mes forces Cécile et la voiture dans le ferry mais la remontée est trop importante pour passer. Du coup tous les marocains nous poussent et nous laissent sur le coté dans la cale. Mais nous y sommes, c’est le principal ! Je vais voir l’équipe de mécano de l’orga mais ils ne veulent pas toucher à la voiture dans le ferry et verront au débarquement. Je regarde encore une fois sous le capot, toujours rien. Cécile essaie de redémarrer et alors là miracle ça marche ! Ni une ni deux on va se garer et dans notre malheur on atterrit juste devant la sortie, génial ! En fait cette satanée 4L nous fait peur uniquement pour bien nous placer pour la descente… Pff je croise les doigts pour qu’elle tienne vraiment tout le retour (que l’on fera sans assistance mécanique !).

Enfin nous débarquons 2h plus tard à Algésiras et décidons de rouler autant que possible de nuit.

Le premier panneau nous indique « Barcelone : 1075 km ». Ca fait mal ! Nous nous relayons dès les premiers signes de fatigue et dormons à coté du pilote qui a tous les droits : musique à fond, petit air frais etc. Vers 1h 30 j’abdique, je n’en peux plus. Cécile conduira jusqu’à presque 4h avant de trouver un endroit paisible pour dormir. Lendemain 10h nous reprenons la route après un contrôle par la Guarda civil. Moment symbolique pour l’équipage N°7 et parfaite harmonie avec sa voiture :

On mettra 27h pour rentrer, quelques frayeurs, 5h de sommeil et 1h30 de pause sur la journée pour 1696 km…

 

Mardi 2 mars, à 2h30 nous arrivons à Chatuzange où nous posons la 4L… La boucle est bouclée. On est tout triste de l’abandonner, elle dont nous sommes si fiers, si contents de ses performances, tant bichonnée et que nous n’avons plus quittée pendant deux semaines, bref on s’y attache surtout après 6 400 km !

 

Un rapide coucou à mes parents puis nous repartons une demi-heure plus tard pour Grenoble, cette fois en Peugeot 205. Quels changements ! J’ai l’impression que le pare-brise est immense, la voiture est tellement silencieuse et puissante ! Elle freine vraiment et surtout il y a une 5e vitesse. Mais je ne dépasse même pas le 130 km/h sur l’autoroute tellement la sensation de vitesse me semble grande…C'est triste, nous ne croisons plus aucune 4L sur la route, nous qui étions habitués à ne voir que ce type de voiture !

Nous nous couchons à 4h du matin dans notre appartement glacial pour être présents dans notre service quelques heures plus tard, 8h du matin… Dur retour à la réalité !

 

Nous avons vraiment vécu une aventure extraordinaire, qui dépassait nos prévisions ! C’est grâce à l’aide de vous tous que cela a pu être possible, nous vous remercions chaleureusement et n’oublierons pas ! Nous espérons vous avoir offert une part de ce raid à travers les photos, les vidéos, l’écriture… N’hésitez pas à nous contacter ce sera toujours avec le plus grand plaisir.  

 

This is the end …

Ajouter un commentaire

Anti-spam