Etape Marathon 2/2 : inconnu – Marrakech

Vendredi 26/02

370 km

 

Réveil matin 6h on se réveille comme une fleur… Dur dur ! Le soleil n’est pas encore levé que l’on doit replier les tentes et repartir pour finir les derniers kilomètres de piste. Ca y est le soleil se lève et j’allume le poste de la 4L pour accompagner ce moment d’une sublime musique instrumentale du roi lion… Le moment est saisissant : la musique classique s’accorde parfaitement à l’éveil de la nature dans cet endroit si reculé…

Puis au jour frisant nous reprenons la piste pour 20 km. Les dix premiers nous replongent dans l’enfer des cailloux. Nous ne pouvons pas sortir des pistes tellement les pierres sont énormes et s’étalent à perte de vue. On se croirait sur Mars. C’est donc un convoi de 4L qui roule doucement à l’aube, pour une fin de raid. Encore une fois la diversité des paysages qui nous a été offert durant toute cette aventure est exceptionnelle.

Mais la nostalgie ne nous atteint pas encore et les dix derniers kilomètres correspondent à une piste très large et très roulante ou l’on peut enfin se doubler, rouler de front et s’éclater une dernière fois.

Nous passons à grand regret sous le dernier check-point, le dernier relevé kilométrique... Bilan : 226 km à parcourir que nous avons fait en 224 km, on s’en sort très bien ! Pascal nous attend pour la séquence "arrivée" et Jérémy nous interviewe à chaud dans la voiture… On ne réalise pas du tout que c’est la fin du raid. En effet pour nous, il reste encore 350 km à parcourir avant de rejoindre Marrakech, avec notamment le col de Tichka à passer, pour une durée totale de 6h de route, encore !

Nous attendons brièvement les autres équipages lyonnais (notre fusée verte a encore frappé sur la piste !) et nous prenons la route. Cécile reprend le volant et entame la traversée de la vallée du Drâa, où la végétation est luxuriante, tranchant parfaitement avec les terres arides précédemment traversées.

Au bout d’une centaine de kilomètres, après un premier col franchi nous offrant un point de vue plutôt sympa sur la vallée du Drâa, nous arrivons à Ouarzazate.

Une pause s’impose et nous jetâmes notre dévolu dans un restaurant plutôt classe pour dévorer devinez quoi ? un tajine bien sûr ! Les prix ne sont plus les mêmes que dans les zones reculées mais qu’importe, après deux jours perdus dans le désert, un peu de civilisation nous fait du bien.

 

Cécile a le ventre barbouillé (une tourista !) et ne mange quasiment rien, pour mon plus grand plaisir à ingurgiter son tajine poulet-citron…

A la sortie du restaurant, nous décidons d’exécuter les bonnes paroles d’un mécano de l’organisation ayant remarqué l’hernie sur le pneu avant : "Ne passez pas le col de Tichka comme cela sous peine d’explosion du pneu et d’accident grave !" Alors je fais l’échange avec celui de l’arrière comme il me le soulignait. Sauf que la voiture chargée + pneus large + hernie = frottement maximal entre la carrosserie et la flanc du pneu ! Quelques kilomètres plus loin nous nous arrêtons car je redoute vraiment l’explosion cette fois et l’état du pneu me donne raison. Les frottements accentués par la hernie au niveau du passage de roue ont provoqué une mise à nue de la fibre du pneu. Encore 2 ou 3 virages et nous l’explosions à coup sûr ! On sort une roue de secours pour faire le changement et nous nous lançons sereinement dans le col de Tichka. Cécile me redonne le volant, ces crampes d’estomac reprennent de plus belles. Je suis tout de même bien fatigué depuis ce réveil précoce mais il faut assurer ce poste vacant de pilote au sein de l’équipe !

Distancé par les autres voitures lyonnaises, on ne s’inquiète pas. Tout seul nous roulons plus vite qu’en groupe. De plus un équipage n’a guère de frein et impose une faible allure. Mais qu’importe, la solidarité règne sur ce Trophy, nous ne sommes pas pressés  et nous voulons arriver tous ensemble à Marrakech!

 

La route est piégeuse et nous roulons prudemment au contraire de certain… Nous croisons plusieurs accidents ! 

Rapidement nous retrouvons notre petit groupe dont une voiture connait elle aussi un problème mécanique (une bougie à changer). Heureusement que nous quittons les pistes car nos 4L n’en peuvent plus ! 4 jours de piste suffisent à user et fatiguer nos voitures !

 

 

 

 

La route du col est longue, sinueuse, à tel point que l’on n’en voit jamais le sommet ! Cécile dort mais les paysages me maintiennent éveillé par leur beauté. C’est le moment où j’ai un petit coup de blues. Errant dans mes pensées, je réalise que le Trophy est fini, que le projet auquel je travaillais tous les jours depuis un an et demi prend fin. J’ai alors une pensée émue pour mes parents qui se sont énormément investis, soutenus et que je ne saurais jamais assez comment les remercier, mais aussi à tous les gens adorables nous aidant à concrétiser cette aventure : Cadox, Sébastien de Feu Vert et notre mécano de génie (S. Tournois) qui nous a concocté une 4L des plus robustes… De même envers toutes les personnes nous ayant aidées de près ou de loin. Toutes les bonnes choses ont une fin et c’est dur de l’accepter !

 

C’est vers 18h que nous atteignons enfin Marrakech. Nous passons pour la dernière fois sous le boudin «  4L Trophy ». L’arrivée est vraiment sympa, beaucoup de famille ont fait le déplacement et forment une longue colonne pour applaudir l’arrivée des voitures. Des bravos fusent de partout, l’ambiance est à la fête. On rend notre road-book en échange des billets d’hôtel.

On est crevé et regagnons au plus vite notre « Palm Plaza », hôtel 5 étoiles !!!

Et il le mérite, notre chambre est très, trop classe même. Nous ne sommes pas habitués à ce luxe et regrettons même que l’organisation réserve dans ces palaces plutôt que des hôtels plus abordables (avec à la clé une diminution des frais d'inscription...). Avant de partir manger nous prenons notre première douche depuis 4 jours avec l’enfer de la poussière qui se glissait partout. Résultat : l’eau coule noire, mais noire – noire ! Le buffet est somptueux, je mange pour deux car Cécile n’a toujours pas d’appétit…

On se donne rendez-vous à 22h mais la pause dans la chambre à la sortie du repas me fut fatale. Cécile n’a pas eu le temps de sortir les brosses à dent que je dormais déjà ! On apprendra plus tard que personne n’est sorti finalement, tout le monde était à bout de force.

Au moins nous serons en forme pour demain : journée libre (malgré une dernière interview avec l’équipe TV) puis remise des prix et soirée de clôture…

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